Publié le samedi 23 janvier 2010 à 16H10
La cellule de prévention, créée par le préfet de police, a mené une opération hier autour d'Aix
Le préfet de police Klayman est venu assister, et participer, aux contrôles menés hier par la police et la gendarmerie.
Photo Sophie Spitéri
Si les cambriolages, en 2009, se sont stabilisés dans le département (la
hausse n'est "que" de 1,67%), cette infraction n'en demeure pas moins
profondément traumatisante pour les victimes. Une raison supplémentaire pour
tenter, par tous les moyens, d'enrayer un phénomène qui touche
particulièrement la région aixoise. Dans tout le pays, le mot d'ordre est le
même. Et très clair. Au niveau local, cette volonté s'est incarnée, à la
préfecture de police de Marseille, dans une cellule de lutte contre les
cambriolages.
Cellule créée en octobre dernier, qui conjugue le travail de la police
nationale et de la gendarmerie, et dont les "animateurs", hier, ont rejoint
les hommes sur le terrain, pour une opération conjointe. Dès 15h, postées à
divers ronds-points jugés stratégiques, les forces de l'ordre ont couvert la
zone, verrouillé les possibles itinéraires de fuite et contrôlé les véhicules.
"L'objectif est de dissuader les délinquants de passer à l'acte. Et, si jamais
ils le faisaient, de les interpeller", promettait le préfet de police
Philippe Klayman.
Promesse tenue quelques minutes plus tard: des policiers l'informaient en
direct qu'on venait de procéder à l'interpellation de cinq hommes dans une
voiture, quelque peu embarrassés pour déterminer l'origine exacte de tout le
matériel découvert dans le véhicule... "Secteur pavillonnaire, biens
mobiliers, maisons équipées, population relativement aisée... la région
aixoise est considérée comme sensible, avouaient, pour leur part, le
commissaire Illy, directeur départemental adjoint de la sécurité publique et
le commandant Vito D'Andreano, référent "police" de la cellule.
Laquelle, déjà, porte ses fruits: "Le but est de mettre en commun des
données recueillies sur le terrain, d'analyser les modes opératoires, les
créneaux horaires... puis d'orienter l'action des forces de l'ordre. Et,
depuis octobre, on enregistre une baisse de 20% des cambriolages commis au
préjudice des résidences principales", précisait le préfet. Avant de
retourner au coeur des contrôles. Inlassablement, les véhicules ont été
stoppés sur le bas-côté, leurs conducteurs contrôlés. Et tout matériel jugé
suspect a fait l'objet de vérifications minutieuses.
"C'est mon matériel de chantier, je pars travailler", expliquait un
artisan en ouvrant les portes de sa camionnette pour laisser les policiers de
la Bac (brigade anticriminalité) et la brigade canine en inspecter le contenu.
Quelques kilomètres plus loin, à Venelles, les gendarmes "tenaient" plusieurs
ronds- points au pied des lotissements, avec la police municipale.
"L'efficacité du dispositif se mesurera ce soir aux cambriolages qui
n'auront pas été commis", précisaient les gendarmes, en nombre pour
occuper le terrain. Qui ajoutaient: "Sur réquisition du procureur de la
République, notre action de dissuasion est aussi une opération de police
judiciaire." L'opération s'est poursuivie jusqu'à 18h, menée aussi avec
l'hélicoptère de la gendarmerie pour surveiller la zone dans sa globalité. Un
déploiement massif qui aura, sans doute, évité à plusieurs familles la
profonde déconvenue que constitue la découverte de son domicile cambriolé.
Sèverine PARDINI (spardini@laprovence-presse.fr)