La future grande crèche du Jas détruite par un incendie

Publié le mardi 31 août 2010 à 10H19

 

Environ 400000 euros de dégâts dans cet établissement qui devait ouvrir le mois prochain

Élus et responsables des services sont venus constater, avec amertume et colère, les dégâts causés par le feu.

Élus et responsables des services sont venus constater, avec amertume et colère, les dégâts causés par le feu.

Photo Serge mercier

 

Un acte gratuit qui n'a d'égal, sans nul doute, que la stupidité de ses auteurs. Si l'extérieur de la future crèche Agora a été épargné, il suffit de faire quelques pas dans les couloirs noircis pour mesurer l'ampleur des dégâts: le système électrique et la climatisation ont tout bonnement fondu. Le sol est jonché de débris de verre et on s'est acharné sur des cloisons, à coup de marteau ou de masse. Le dortoir des enfants est détruit. Il ne reste plus grand-chose de la salle d'accueil et d'activités principale.

Un spectacle désolant. Et d'autant plus écœurant que ce sont 50 bébés et enfants qui vont être privés d'une crèche flambant neuve. Situé au Jas de Bouffan, l'établissement allait ouvrir ses portes le mois prochain. La réception du chantier était prévue pour aujourd'hui. Fusion des crèches Les Bisounours et L'Oasis (la seconde devant fermer ses portes pour des raisons de sécurité), la crèche Agora repart pour plusieurs semaines de chantier, détruite par un feu dans la nuit de samedi à dimanche. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement, évitant le pire.

400000 euros de dégâts

"Scandaleux, désolant, injuste"? Hier, la député-maire Maryse Joissains n'avait pas de mots assez forts pour exprimer sa colère. "On essaie de faire revivre ce quartier, notamment avec des équipements pour les enfants. Et regardez ce qu'ils en font!" S'il faudra attendre les conclusions de l'enquête de la police pour connaître définitivement les causes de ce sinistre qui a causé, selon un premier bilan, 400000 euros de préjudice (pour un budget global de 800 000 €), peu de doutes planent sur l'origine du feu qui s'est déclaré vers une heure du matin.

"Au centre de la salle d'accueil, un tas de détritus a été retrouvé, incendié", constatent et déplorent Maryse Joissains, ses adjoints Gérard Bramoullé et Jean Chorro, et des cadres des services concernés, notamment Marc Foveau, le directeur des bâtiments et Guy Januel, directeur général adjoint, chargé de l'éducation. Et près de l'entrée, un bidon qui a peut-être contenu de l'essence, fait forcément grincer des dents.

Des jeunes du quartier?

D'autant que cette crèche, qui intègre une section consacrée aux bébés, était très attendue. Et concentrait nombre d'équipements nécessaires. D'où l'urgence de relancer les travaux au plus vite: "Je souhaite qu'avant la fin de la semaine, on s'y remette, espère Maryse Joissains. Si on peut limiter le retard à un mois, ce sera vraiment bien pour les familles qui comptent sur cette crèche et qui sont les premières victimes du préjudice." Reste, pour les élus, les parents et les habitants, à comprendre comment l'on peut s'en prendre à une crèche. Est-ce un endroit où se déroulaient des petits trafics? La crèche allait-elle perturber une économie parallèle? Est-ce un acte gratuit de jeunes du quartier?

Déjà, le début du chantier avait subi un premier incendie. Un avertissement? Est-ce là un nouveau message? Mais surtout, s'interroge chacun, "comment un projet de crèche peut-il susciter une quelconque haine?"

"Redynamiser les quartiers"

Sur une surface de 460 m2, la crèche L'Agora allait recevoir 50 enfants, jusque-là pris en charge par deux crèches du quartier, Les Bisounours et L'Oasis. Elle sera gérée, via une délégation de services publics, par la société Les Petits chaperons rouges. Une section consacrée aux bébés fait partie du projet. Une vingtaine d'employés, issus de la fusion des deux crèches, travailleront dans cet établissement construit au coeur du quartier. Une implantation qui "correspond à une volonté forte de pacifier et redynamiser le quartier via des symboles de la République", selon Maryse Joissains.

Constatant les dégâts, l'élue souhaite "que les auteurs de ces dégradations volontaires et de cet incendie soient identifiés, et que tout le monde prenne ses responsabilités, notamment les parents, si les auteurs sont mineurs". Dans le quartier, hier, personne n'osait commenter cet acte. Mais une jeune femme, passant à proximité, résumait sans doute l'impression générale: "S'en prendre à des équipements pour les enfants, ça, c'est intolérable."Une enquête est en cours pour déterminer l'origine du sinistre.

 

Sèverine PARDINI (spardini@laprovence-presse.fr)

police municipale d'aix en provence