Ces radars qui vous feront ralentir

Les radars fixes et automatisés vont se multiplier d'ici la fin de l'année. La liste des départements concernés n'a pas été rendue publique.
Mis en ligne le 13 juin 2003

En plein tunnel du Fréjus, un radar numérique débite des PV à la chaîne. Cet appareil installé l'an passé est appelé à se généraliser sur les routes de France. Ce premier trimestre 2003, pas moins de 8.000 PV y ont été dressés.

Des PV plus rapides, plus nombreux, sans possibilité d'indulgence : les premiers radars complètement automatisés fonctionneront en effet d'ici fin 2003 dans une trentaine de départements français, pour forcer les automobilistes à lever le pied de leur accélérateur. En France, un conducteur a trente fois moins de "risques" de se faire contrôler sa vitesse que dans certains autres pays. Ces nouveaux radars, fixes ou embarqués dans des voitures banalisées, permettent d'éditer des PV de façon automatique, à partir de photos numériques des véhicules en infraction. Les contraventions seront envoyées également de façon automatique aux propriétaires.

 

Cent premiers radars permettant le contrôle sanction automatisé ont été répartis dans des sites pilotes où les taux d'accidents sont particulièrement élevés ou à risques particuliers, comme les tunnels. Trente sont mobiles, embarqués dans des véhicules de police ou de gendarmerie. En 2004 et 2005, mille autres radars nouvelle génération viendront s'ajouter, afin de "casser la vitesse générale".

 

La région Rhône-Alpes, de manière générale, et les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie en particulier, bénéficient d'un nombre d'installations relativement important, notamment en raison du grand nombre de tunnels dans cette région. Deux systèmes seront par ailleurs installés à des feux tricolores, l'un à Montpellier, l'autre à Toulouse. Ils devraient fonctionner d'ici fin 2003.

Le propriétaire présumé responsable

 

La loi permettant d'automatiser toute la chaîne a été publiée vendredi au Journal officiel. Elle prévoit notamment une présomption de responsabilité du propriétaire d'un véhicule : s'il ne conduisait pas sa voiture, il devra dire à qui il l'avait prêtée, sous peine de se voir imputer l'infraction reprochée. Les nouveaux radars permettront aussi des contrôles dans des sites dangereux, où les forces de l'ordre ne peuvent d'habitude se poster.

 

Certains disposeront d'un système de flashage par l'arrière, destiné aux motards. Le coût d'un radar fixe, couplé à une caméra numérique et à son système informatique d'exploitation, se monte à 150.000 euros. En achetant en masse ces appareils, l'Etat compte faire baisser la somme à 80.000 euros par unité. Le système devrait à terme s'autofinancer, en bénéficiant des recettes perçues.

 
Si vous êtes flashé...

L'automatisation du contrôle et de la sanction des infractions routières se déroule concrètement en plusieurs étapes :

 

1 - Le véhicule dépasse la vitesse autorisée.
2 - Le système capteur décèle l'excès et prend la photo automatiquement.
3 - La photo numérique est cryptée et envoyée automatiquement par un réseau de transmission à un centre national de traitement.
4 - Dans ce centre, la photo est décryptée, la plaque d'immatriculation est lue. Sur la photo figure la vitesse, la date, l'heure de l'infraction.
5 - Le véhicule est identifié par des recherches dans le fichier national des immatriculations, le fichier des véhicules volés, le fichier des loueurs de voitures.
6 - L'avis de contravention est édité automatiquement et envoyé par la poste sous contrôle de l'officier du ministère public (OMP).
7 - Le propriétaire du véhicule reçoit l'avis de contravention. S'il ne conteste pas, il paie l'amende au centre de Rennes. S'il conteste, il doit envoyer une lettre motivée à l'officier du ministère public avec un justificatif de consignation (remboursable en cas de non poursuite). Si quelqu'un d'autre conduisait, il doit en apporter la preuve à l'OMP.

police municipale d'aix en provence