C’est peut-être un premier tournant dans l’enquête sur la
fusillade de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), lors de laquelle une
policière municipale a été tuée. Un nouveau suspect, en garde à vue depuis
jeudi soir, a reconnu avoir fait partie du commando. Il a été interpellé
vers 23 heures « en région parisienne et pourrait faire partie de
l’association de malfaiteurs », indiquait hier soir le parquet de
Paris.
L’homme en question possédait un sac contenant un
fusil
d’assaut kalachnikov (une arme de guerre similaire à celle décrite par les
témoins), un chargeur et un gilet pare-balles. Il aurait fait partie de «
l’escorte » qui accompagnait la camionnette d’où sont partis les tirs.
L’autre suspect, arrêté quelques instants après les faits à proximité des
lieux de la fusillade jeudi midi, a été laissé en liberté hier.
Les enquêteurs s’emploient toujours à exploiter les témoignages et les
éléments recueillis sur les différents lieux du drame. Ils s’intéressent
notamment à des traces de sang qui pourraient provenir de la blessure d’un
des tireurs touché par les policiers, ainsi qu’à une Mercedes que les
individus ont volée dans leur cavale puis abandonnée en catastrophe près de
Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Des prélèvements y ont été effectués.
Des grenades, des extincteurs et des détails
intrigants
Les policiers s’interrogent aussi sur l’ultraviolence déployée par le
commando jeudi matin. Dans les restes calcinés de leur fourgon, les
enquêteurs ont retrouvé des grenades et des « cadres explosifs », utilisés
en principe pour s’attaquer au blindage des fourgons. On sait aussi qu’ils
se sont débarrassés d’extincteurs pendant la course-poursuite. « Quand on
braque un fourgon à l’explosif, il faut souvent des extincteurs pour
éteindre l’incendie provoqué et se saisir du butin », indique un policier,
validant la thèse d’une équipe qui se préparait à monter un coup.
Mais certains détails intriguent les policiers : « Il y a un paradoxe entre
l’équipement très professionnel de ces hommes et le fait qu’ils se déplacent
avec un fourgon muni de plaques minéralogiques incomplètes et avec des
impacts de balles, ce qui est quand même le meilleur moyen de se faire
contrôler. »
L’enterrement de la policière municipale, Aurélie Fouquet, aura lieu
mercredi après-midi, en présence de Nicolas Sarkozy.
Le Parisien