Publié le mercredi 16 juin 2010 à 15H14
140 agents désormais habilités à verbaliser contre les stationnement chaotique

Davantage d'agents de la direction de la Sécurité sont désormais habilités à verbaliser le stationnement abusif, gênant ou dangereux. Effet d'annonce ou réalité? À nous de juger.
Je vous assure, j'en ai pour deux minutes", "Mais c'est juste pour un paquet de cigarettes!", "Je livre un colis et je file", "Allez, soyez sympa, je dépose ma fille à l'école", ou bien encore: "Vous n'avez rien de mieux à faire? Allez attraper des voleurs, plutôt que de traquer les honnêtes citoyens!"
Tous les jours, les agents chargés de verbaliser les automobilistes (et les motards) en entendent des vertes et des pas mûres. "Parfois, confie un policier municipal, l'insulte est automatique, alors qu'on est seulement là pour faire appliquer la loi". Et en matière de stationnement, qu'on se le dise, on ne plaisante plus. Au total, tous placés sous l'égide de la direction de la Sécurité, près de 140 agents sont désormais habilités à verbaliser, en matière de stationnement. "La fluidité du trafic, le respect des horaires et des emplacements, la sécurité des piétons et des autres usagers de la route... autant de priorités à faire respecter sur le terrain", explique le directeur de la Sécurité, Hervé Eygazier. Et pour y parvenir, la Ville met les gros moyens. Au grand dam des contrevenants.
Au coeur des préoccupations, forcément, le cours Mirabeau et la Rotonde, a fortiori depuis que le marché y a retrouvé ses aises, chaque jeudi. "Les agents s'efforcent de fluidifier le trafic sur cette artère emblématique, d'assurer la sécurité et la libre circulation des piétons et de ne pas entraver le marché", assure Alain Pia, le patron de la police municipale. Le célèbre Cours fait partie des secteurs les plus touchés par le stationnement anarchique et/ou gênant, et donc le plus verbalisé. "Allez, je passe juste déposer un chèque à ma banque", lance d'ailleurs une jeune femme à deux policiers en VTT, en sautant de son 4X4 arrêté au milieu du cours Mirabeau. Et lorsqu'un agent dégaine son carnet, elle les gratifie d'un "Tant pis", avec le sourire. Mêmes consignes, très claires, pour les artères comportant des couloirs de bus: "On passe très régulièrement dans les rues concernées, pas question de laisser l'anarchie s'installer", promet-on.
Même pour quelques minutes, la verbalisation semble automatique. Boulevard de la République, où l'arrêt ET le stationnement sont interdits, la verbalisation est systématique, afin de dégager les voies. "République, c'est LE point noir", confie-t-on. Cours Sextius, même fermeté pour les véhicules qui neutralisent la voie de gauche. Outre le podium du stationnement irrespectueux, et de la verbalisation (République, Sextius, Rotonde-Mirabeau), tout le coeur de ville et les boulevards périphériques sont surveillés. Au-delà, le quartier des Facultés, et tous les accès à la ville et voies de dégagement, sont dans le colimateur, si l'on en croit la police: "La volonté est la même, il faut dégager les voies pour désengorger la ville", poursuit Alain Pia.
Police de l'environnement et brigades cynophiles sont habilitées, elles aussi, à verbaliser. Même rigueur pour les livraisons, autorisées de 9h à 11h sur le périphérique, et de 6h à midi dans le centre. "En dehors de ces horaires, on verbalise les livreurs", annoncent les agents. Qui, là aussi, entendent presque tout: "J'en ai pour... trois minutes". "Ah, et vous allez faire quoi?", interroge un agent. Réponse: "Oh, ce sera court. Je vais installer une clim'". On a eu chaud.
Sèverine PARDINI (spardini@laprovence-presse.fr)